- - - Vendredi 9 mai - - -
Le rendez-vous aux urgences était fixé à 8h. Autant dire que la veille fut une journée de stress intense !
Bien sûr, pas de place pour se garer à proximité de la maternité. Mon homme me dépose ayant pitié de ses poteaux enflés et douloureux appelés autrefois jambes. Il part à la recherche d'une place (car cette maternité publique ne dispose pas d'un parking visiteur = très pratique) et pendant ce temps là, je m'occupe de la partie administrative. Je patiente dans la salle d'attente, il me rejoint. Un sage-femme vient nous chercher pour faire le monitoring. Il devait durer 30 mn et il durera 45 mn. Mon homme apprend à bien savoir lire le monito, n'ayant pas gd chose à faire d'autres.
Puis on m'emmène en chambre de travail. Un couple est déjà là. D'après ce que j'entends (les médecins étaient là à mon arrivée), ça fait 2 jours qu'ils l'ont déclenchée mais bébé ne vient pas. La jeune femme est sur le point de craquer tellement les contractions sont douloureuses (elle partira en salle d'accouchement avant 12h). J'espère sincérement ne pas vivre la même situation. Une sage-femme vient me poser le tampon pour le déclenchement. Il est environ 10h. Et c'est parti pour une très très longue journée...
12h, l'heure du repas : poisson infect vu que nous sommes vendredi. N'ayant pas très faim, je propose à mon homme de partager mon frugal repas mais il décline préférant repartir rapidement à l'appart (habitant à 3 mn de la maternité en voiture, ça ne posait pas de problèmes !). Une fois le repas fini, il revient. L'après-midi est longue, très longue. Mon homme surveille les contractions, me les commentant comme un match de foot ! Je les supporte bien même celles plus fortes mais je me dis que ça ne va pas durer !
17h30 : J'ai l'impression que je commence à perdre les eaux, impression confirmée par les sages-femmes. Ils viennent me chercher pour passer en salle d'accouchement. Le col est bien dilaté (disons que c'est en bonne voie). Je commence à douiller un peu plus et je me résouds à demander une péridurale tant que je le peux encore (alors que je voulais faire sans à la base, j'avoue mon immense faiblesse !). Lors de la pause de la péri, la poche des eaux se rompt d'un coup alors que je suis assise sur la table (= sensation très désagréable).
Viennent ensuite de longues heures de travail où nous tentons de faire quelques exercices d'haptonomie, de changer de position pour accélerer la dilatation. Grâce à la péridurale, je ne sens rien du tout. Par contre, je ne sens plus mes jambes et j'ai l'impression d'être assise sur un coussin instable (en réalité ce sont mes fesses que je ne sens plus du tout et qui me semblent ne plus appartenir à mon corps). Il fait chaud, mon homme me vaporise un peu de bombe, je meurs de soif... Je surveille l'heure sur l'horloge placée au-dessus de la porte... Que c'est long, ça me paraît interminable. Vers 2h du matin (mes souvenirs sont assez flous), le gynéco-obstétricien arrive. Et c'est parti pour les "poussez". Je sens quand même un peu bébé descendre car ils ont à ma demande diminuer l'effet de la péri afin que je puisse avoir un peu plus conscience de la partie basse de mon corps. Après pas mal d'efforts, mes poussées semblent efficaces (je remercie d'ailleurs beaucoup la sage-femme qui nous a préparé à l'accouchement qui m'a appris à pousser !), ils commencent à voir les cheveux ! Mais ça ne vient pas, il repart. Le gynéco finit par tenter les ventouses (on ne peut plus impressionnant selon mon homme). Moi je n'entends que le bruit (déjà traumatisant) mais rien n'y fait. Devant l'impossibilité pour bébé de se frayer le chemin vers la sortie, la césarienne d'urgence s'impose. Je suis donc transférée en salle d'op, mon homme n'a pas le droit de m'accompagner. Sous le coup du choc, je tremble comme une feuille du haut de mon corps (le bas étant toujours insensible, il ne répond pas aux stimuli du haut du corps). On étend un champ devant mes yeux, mes bras multiperfusés sont en croix sur deux petits tabourets (du moins il me semble) et c'est parti. Au moins une dizaine de personnes s'affairent, j'entends les voix puis tous les bruits de la césarienne (dont je me serai bien passé : les bruits et la césarienne). Puis le miracle arrive : une voix de bébé. Puis plus rien, ils l'emmènent. On me recoud. Puis on vient me montrer en vitesse mon bébé. (j'ai sur par la suite qu'il était avec son papa pr les premiers soins).
Direction la salle de réveil, je tremble tjrs de toute la partie haute de mon corps. Je ne cesserai de trembler que quand on m'aura apporter mon bébé.
Je suis un peu étonnée qd je le vois car il est tout soufflé et a une énorme poche sur sa tête (à cause de cette maudite ventouse).
Je suis heureuse mais épuisée... On me conduit dans ma chambre sans le bébé qui reste en néonat. Mes souvenirs sont très flous.
Suite de l'aventure lors du prochain billet...